LIEUX MAUDITS EN France

Ce complément aux lieux hantes s'imposait

 

Des témoignages :

Ceux-ci nous sont racontés en grande partie dans "Sciences et Avenir", revue très intéressante à laquelle je suis abonnée. Dans un numéro "hors série" il est question de ces lieux dits "maudits" en France. Bien sûr, il est impossible de raconter tous ces récits dans leur intégralité, ce serait trop long ! Mais …

VOICI QUELQUES EXTRAITS :

Dans la légende de Barbe Bleue au Château de TIFFAUGES, en Vendée …

Il est raconté qu'au pied du Château une pancarte signale : "Vous entrez sur le domaine de Barbe Bleue". Pourtant, on nous conseille de faire comme si on ne l'avait pas vue ! Pour attirer les visiteurs, la Conseil Général (propriétaire) du lieu préfère miser sur les spectacles médiévaux reconstitués dans l'enceinte centrale. Les personnages de la vieille légende en sont réduits au rôle de figurants.

On nous dit : Il ne faudrait pas effrayer les enfants ! Pourtant, on dit que les enfants adorent avoir peur, et ils ne sont pas les seuls. Nos vieilles contrées sont semées de ces lieux funestes, de ces chambres interdites où nous aimons nous glisser en frissonnant. Châteaux hantés, ponts du Diable, villes mortes … Légendes ? Pas uniquement !

Le terme de "maudits", sous lequel nous les avons regroupés est un parfait fil rouge (rouge sang souvent) pour revisiter l'histoire de France. Ainsi Tiffauges.

Derrière Barbe Bleue se cache le Compte Gilles de Rais, brûlé en 1440 pour actes de sorcellerie et assassinats rituels de plusieurs jeunes enfants, il a inspiré la légende de Barbe Bleue et reste l’une des grandes énigmes de l’histoire de France.

On dit que : C'est à la nuit tombée que des pleures de font entendre dans les rues désertées de Tiffauges à glacer le sang parait-il. Les cris déchirants de la centaine d'enfants assassinés par le comte Gille de Laval-Rais, dit Gilles de Rais au XVème siècle. Près de 600 ans après leur supplice dans les salles basses du château, ces âmes innocentes viennent encore hanter le bourg de 1500 habitants. Comme pour rappeler les crimes atroces attribués au puissant seigneur des lieux, qui combattit aux côtés de Jeanne d'Arc pour "bouter les anglais hors du royaume de France" avant de sombrer dans une folie meurtrière. Le bocage vendéen en garde les stigmates. "Ma maison est protégée du sortilège" reconnaît, amusé, Bertrand Tallec, qui a ouvert une chambre d'hôtes à quelques centaines de mètres des remparts. C'est la seule du village qui, à ce que l'on dit, n'a pas été construite avec des pierres du château. Ailleurs, certaines personnes sensibles affirment "ressentir des choses".   

Dans le NORD : à MARCHIENNES

Le pays de Pévèle, fut le théâtre de nombreux procès en sorcellerie dont la mémoire nourrit aujourd'hui un folklore joyeux et fantaisiste. Bienvenue aux Cucurbitades, fêtes de la courge et de la sorcellerie !

 

Depuis 1991, pour conjurer cette époque révolue : 30 000 personnes assistent chaque année (le premier dimanche d'Octobre) sur le site de l'ancienne abbaye de Marchiennes, aux célèbres Cucurbitades, fête de la Sorcellerie et de la Courge. Fête poétique, culturelle et envoûtante. Ainsi que la reconstitution du procès et du supplice d'une sorcière du XVIIe  siècle dénommée Péronne Goguillon.

 

Marchiennes : fut le théâtre de nouveaux procès en sorcellerie, dont la mémoire nourrit aujourd'hui un folklore joyeux et fantaisiste.

 

 

Le retour en grâce des sorcières de Marchiennes. De grandes chasses aux sorcières qui se sont déroulées à Marchiennes et dans les villes alentours, mais aussi cette psychose collective qui à travers toute l'Europe et quatre siècle durant mena 120 000 personnes au bûcher.

Accusées d'avoir pactisé avec le diable, les sorciers servaient de cause explicative aux malheurs les plus divers : morts prématurées, accident, mauvaises récoltes, maladies …

 

Parmi eux, bon nombre de vieilles femmes accoucheuses ou guérisseuses qui perpétuaient des pratiques préchrétiennes, mais aussi de pauvres hères inoffensifs et solitaires qui s'étaient attiré l'antipathie de leurs voisins, ou encore des notables dont on jalousait la situation et les biens. Tout l'art des tribunaux consistait à convaincre les accusés de leur hérésie, de leur responsabilité. Ils s'appuyaient pour cela sur un jeu de question précisément codifiées, souvent associées à des séances de torture. Avec des techniques très efficaces : l'huile bouillante déversée dans les oreilles ou le broiement des jambes au moyen de brodequins. Les aveux ainsi obtenus jouaient un rôle déterminant pour étayer la nature du crime et l'application des sentences - la mort par le feu, la plupart du temps.

 

 

 

Tandis que dans le LUBERON (carte ci-dessus), le village fantôme de Cabrierettes, cherché en vain par des passionnés, évoquent le destin tragique des vaudois, adeptes d'une Eglise des pauvres.

Sur ces territoires mouvants mêlant réalité historique et fantasmes, il faut souvent déconstruire le mythe.

Par exemple : l'actuel château de Montségur n'aurait jamais abrité de Cathares … qui ne furent pas si parfaits qu'on veut bien le dire !

Mais ce qui frappe surtout c'est l'actualité de ces vieilles histoires, pour la plupart nées au Moyen Âge.

Hier comme aujourd'hui, le maudit, celui dont on "dit du mal", selon l'étymologie, est le marginal. Hérétiques sorcières, loups garous, accusés de tous les maux furent surtout coupables d'être différents. Tous les endroits liés à la souffrance, à la mort, parlent au "psychisme" dit la médiéviste Myriam White Le Goff.

La balade à laquelle nous vous invitons emprunte parfois de noirs chemins. Mais elle croise aussi des territoires merveilleux de l'imaginaire. Surtout elle aiguise le regard sur un Mont qui autrefois fut Citadelle, des graffitis tracés sur les murs d'une geôle, un tas de pierres signale la maison d'un "Loup Garou" du XVe siècle. Nombre d'entre nous  sont aujourd'hui déracinés, dit encore Myriam White Le Goff (ce qui est vrai) ! Nous ressentons le besoin de redonner du sens aux territoires, de les "habiter"! Alors n'hésitez pas, sur les pas de la jeune épouse de Barbe Bleue, à pénétrer les chambres interdites. Frissonner peut être délicieux, surtout au cœur de l'été, lorsque les ombres sont plus rafraîchissantes qu'effrayantes !

 

Le "Piquet-Montségur", en Ariège, près du château où périrent brûlés vifs dans leur dernier bastion en 1244, 225 cathares. Une fin tragique qui alimente croyances ésotériques et approximations historiques.

(Personnellement je connais cet endroit sublime. J'ai ressenti une sensation spéciale dans cet environnement chargé d'histoires).

Dans l'imaginaire collectif, la forteresse située à une vingtaine de Km de Foix (Ariège) est associée à la tragédie Cathare ! On y voit cet imposant piton rocheux dont il ne reste plus que les ruines. Par son austérité comme par sa démesure, tout le site, dressé haut vers le ciel, évoque la foi et le destin de ces chrétiens dissidents épris de pureté qui furent massacrés par les croisés du Pape.

 

 

Nous allons voir d'autres lieux répertoriés ci-dessous :

Que s'est-il passé à Thérouanne dans le Pas de Calais ? A Château Ganne du côté de la haute Normandie ? Au Mont Saint-Michel ? A Tévennec, et à Ys en Bretagne, à Herbauges et Goix dans la même région pas loin de Tiffauges du côté de la Loire Atlantique ? A Lusignan dans la Vienne ? A Cahors dans le Lot, A Montségur (image ci-dessus) ? A Aigues-Mortes, aux portes de la Camargue ? Au Château d'If au large de Marseille ? A Mérindol dans le Lubéron, dans l'Ile de Sainte Marguerite au large de Cannes ? A Roccasparviera, au-dessus de Nice ? A la Tour de Crest du côté de Valence ? A Armange du côté de Dijon ? A la Mothe du côté de la Haute Marne ? A Strasbourg ? A Glatigny près de Metz ? A Berwartstein (Château du Croquemitaine) à la  frontière au Nord de l'Alsace ?  A Marchiennes (pas loin de Lille) ? A Paris et à Bourges ?

 

Autant d'histoires qui vous intéresseront. Mais avant : une rencontre avec Myriam White Le Goff, Maître de conférences en langue et littérature médiévales à L'université d'Artois (Arras), fait partie de l'association Modernités médiévales qui se consacre à l'héritage de la littérature, et de la pensée du Moyen Âge. Elle a dirigé le colloque "Merveilleux et spiritualité" qui s'est déroulé en Avril 2011 à Arras. Dernières parutions : Envoûtante Mélusine Klincksieck, 2008, et changer le monde : le purgatoire de Saint Patrick, champion, 2006. Plutôt que de parler de lieux que l'on dit "maudits" en tant que médiéviste, elle préfère utiliser l'expression "Lieux habités". L'idée de malédiction qui sous-entend un jugement moral entre "Bien et Mal", intervient souvent dans un second temps.

 

Les lieux hantés "habités" par excellence comme elle le dit aussi, sont les châteaux évidemment. Les fantômes, ou dames blanches font aujourd'hui encore partie de la légende de nombreux châteaux, mais c'est surtout au Moyen Âge que l'on en parlait beaucoup.

 

Parmi les sites recensés, nombre sont liés à des massacres, des exécutions, des épidémies … qui sont qualifiés de "Maudits"! Tous ces endroits sont liés à la souffrance et à la mort.

 

La ville de Thérouanne, située à une quinzaine de kilomètres de Saint-Omer dans le Pas de Calais, était une ville florissante, le siège d'un riche diocèse …

 

 

Thérouanne vers 1550

 

En 1553 Charles Quint raye de la carte cette place forte de l'Artois qui, depuis des décennies, résiste à la tutelle espagnole. Alain Chevalier, maire réélu largement aux municipales de 2014, et rien ne semble pouvoir entamer son énergie d'historien à ses heures perdues. Il a entrepris de faire revivre le passé tumultueux et dramatique de sa commune.

La cité "nouvelle" fut reconstruit depuis la fin du 19e siècle, et compte aujourd'hui un bon millier d'habitants.

Les ruines de l'ancienne ville se réduisent à rien !

 

 

 

Sur les panneaux devant quelques pierres indiquent sobrement : "Vestiges d'une maison du XVème siècle" ou encore "Emplacement du transept", là où s'élevait la cathédrale.

 

 

 

 Mais rien n'a été reconstruit sur le site archéologique, comme si un interdit mystérieux frappait les lieux depuis cinq siècles.

Cette ville a souffert en subissant trois sièges en moins de quarante ans. Elle échappe à l'occupation impériale grâce à une trêve de dix mois, destinée à éviter une effusion de sang. Mais il reste une épine dans la botte de Charles Quint, devenu maître du reste de l'Artois. François 1er y maintient une garnison dont les soldats enclavés dans un environnement hostile se montrent belliqueux dès la moindre occasion, pillant les villages environnants pour se nourrir et maltraitants les paysans. C'est en 1553 que Charles Quint décide d'en finir avec cette ville maudite. Comme Pompéi, Thérouanne a été rasée brutalement, et seul le sol en garde le souvenir.

 

 

Vue aérienne de la ville actuelle de Thérouanne

 

 

 

 

 

La Commune de Thérouanne et l'Office culturel et touristiques se sont beaucoup investis depuis 1990 pour valoriser ce site et organiser des visites guidées et des manifestations, notamment lors des journées du patrimoine. Des groupes d'adultes ou de scolaire peuvent participer à des visites guidées et à des animations. Un nouveau circuit de visite a été mis en place.

 

 

Château de l'Herm : Construit à la fin du XVe siècle, le château de l'Herm sera abandonné suite à de nombreux crimes. 

 

Le Château de l'Herm à Rouffignac au cœur de la forêt Barade en Dordogne dans le Pérogord noir.

Saga meurtrière au pays de Jacquou. Les ruines romantiques du château de l'Herm ont inspiré nombre de romanciers. Epouse assassinée, embuscades sanglantes, meurtres en série … La véritable histoire de ce logis seigneurial n'a rien à envier à la fiction inventée

par l'écrivain Eugène Le Roy. Au total : une dizaine de meurtres en lien avec les droits de succession de l'Herm, seront commis dans une ambiance de cape et d'épée. Son histoire est jalonnée d'épisodes sanglants … L'Herm : ce lieu maudit, marqué par l'injustice et l'infamie.

 

Jacquou le Croquant, un jeune paysan du Périgord vit heureux avec ses parents. Par la faute d'un noble cruel et arrogant, le Compte de Nansac, il devient orphelin et misérable. Jurant de se venger, Jacquou va grandir et s'épanouir sous la protection du bon curé Bonal qui l'a recueilli. Grâce à des amis sûrs et à Lina, une jeune fille patiente et lumineuse, il deviendra en quelques années un jeune homme déterminé et séduisant. Il saura transformer son désir de vengeance en un combat contre l'injustice et prouver qu'un simple croquant n'est pas dénudé de grandeur.

Ici l'infâme comte de Nansac, immigré revenu dans les fourgons de Louis XVIII, fit enfermer Jacquou le Croquant dans les oubliettes du château. Sauvé de justesse, Jacquou organisera en riposte l'une des dernières jacqueries de l'Histoire avec un assaut en règle du château par tous les villageois des alentours. Son château incendié, ses armes flétries et outragées, le comte sera de nouveau réduit au néant, trente ans après la Révolution. Seul bémol, le château existe certes mais le comte de Nansac et Jacquou le Croquant n'ont existé que dans l'imagination d'Eugène le Roy.

 

 

Vestiges du château Ganne à la Pommeraye

 

A Pommeraye enfouis dans la verdure, les imposants vestiges du château Ganne dans le Calvados, se dressent, à une trentaine de kilomètres de Caen. Au XVème siècle l'édifice prend ce nom, époque où naissent à son sujet de nombreuses légendes. Toutes s'inspirent de la chanson de Roland au 12e siècle qui raconte comment le neveu de Charlemagne serait tombé à Roncevaux, suite à la trahison d'un chevalier Ganelon. Les récits locaux embellissent l'histoire : pour se venger, disent-ils, l'empereur attaque le château appartenant au vieux Ganne, le père traite. Le bâtiment est détruit, et Ganne enfermé dans un tonneau empli de pointes de fer avant d'être précipité du haut d'une falaise. Sa fille Mellia se suicide. Depuis : ses cris de désespoir hantent les lieux.

 

 

Le Château de Berwartstein

 

Quel enfant n'a pas entendu cette phrase ? "Si tu n'es pas sage, le croquemitaine viendra te chercher" !

Depuis le 19e siècle, on invoque ce père fouettard pour faire peur aux enfants. Une tradition locale inspirée d'un personnage historique, le seigneur Hans Von Trotha, qui occupa le château de Berwartstein, entre 1480 et 1503. Ce château bâti au sommet d'un rocher en lisière de la forêt Palatine, était réputé imprenable. Des tunnels creusés dans le roc reliaient une tour dénommée "Petite France".

 

 

Depuis son château, Von Trotha pillait les paysans et rançonnait les voyageurs, Guerrier tyrannique et sanguinaire mesurant pas loin de 2 mètres de haut, semait la terreur dans toute la région, en particulier dans la ville voisine de Wissembourg, au Nord de l'Alsace et la frontière allemande. Après la mort du chevalier brigand, sa sinistre réputation en fit une figure légendaire : on raconta longtemps que son âme hantait la forêt à la recherche de proies innocentes.

 

On dit que pendant de longues années Hans Von Trotha a fait régner la terreur dans la région, si bien qu'il est devenu le Hans Trapp qui la veille de Noël emporte dans son sac les enfants qui ne sont pas sages. Au temps jadis, il venait dans les maisons et faisait réciter une poésie ou une prière, et si les enfants ne le faisait pas, il les fouettait. mais on dit qu'il est toujours accompagné par Christkindel qui récompense les enfants sages avec des bonbons.

 

 

 

Autres lieux maudits …

 

 

Lusignan - Parthenay - Niort … La femme-serpente a, dit-on constellé le Poitou et la Vendée de fabuleuses forteresses, écho des palais de l'Autre Monde. Le Château de Vouvan dont la légende raconte qu'il a été bâti par Mélusine qui fut chassée par son époux.

 

La Tour Mélusine

La légende de la fée Mélusine :

 

Un soir en forêt de Coulombiers, après une longue journée de chasse, Aimeri, Comte de Poitiers, et son neveu Raimondin se lancent à la poursuite d'un sanglier. Leur course les emmène loin, très loin jusqu'aux alentours de Lusignan. Raimondin tua maladroitement son oncle. Envahi par un profond chagrin s'en retourna avouer sa faute quand, au détour du chemin, à minuit,  il aperçoit près d'une source "La Fontaine de soif", trois jeunes filles dansant au clair de lune. L'une d'elles lui sourit et lui parle. Elle se nomme "Mélusine".

 

Sur elle pèse une terrible malédiction. Sa mère pour la punir de sa méchanceté envers son père, l'a condamnée à la triste immortalité des fées, à moins qu'elle n'épouse un chevalier aimant et peu curieux qui accepte de ne pas la voir le samedi. Car, ce jour là, obligation lui est faite de prendre un bain et ce faisant de voir ses longues jambes fines se transformer en une horrible queue écailleuse. Mais si un jour, son mari la surprend dans un tel état, jamais plus elle ne reprendra forme humaine.

 

Raimondin, séduit par l'intelligence et la beauté de la jeune fille, la demande en mariage et jure de ne jamais chercher à la voir le samedi. Mélusine ravie de prendre époux accepte. Il apportera la terre, elle apportera le château, lui propose-t-elle. Mais quelle terre et quel château, pense Raimondin, qui n'est pas fortuné. De retour à la cour, Raimondin, tout à son bonheur, mais tout triste à la fois, commence, pour se tirer d'affaire, par accuser le sanglier de la mort du Comte. Puis, suivant les conseils de Mélusine, au cours d'une cérémonie d'hommage au nouveau Comte de Poitou, il s'en va demander une pièce de terre pouvant entrer dans la peau d'un cerf. Ridicule, disent les barons, il y manque le château.

 

Mélusine construit cette imposante bâtisse : le magnifique château de Lusignan (ci-dessus).

 

Et pour que son mari devienne le plus puissant seigneur du pays, elle se plait certaines nuits, à parsemer les collines alentours de puissantes forteresses.

Mais tant de fortune suscite des commentaires et bien des convoitises. D'où vient la féérique beauté de Mélusine ? D'où vient l'infirmité des dix garçons de Mélusine et Raumondin ? L'un n'a qu'un œil au milieu du front, l'autre a une griffe de lion sur la joue, l'autre encore a une très grande dent qui lui sort de la bouche … Pourquoi Mélusine s'enferme-t-elle tous les samedis ?

 

 

Mal conseillé par son frère jaloux, Raimondin cherche à percer le secret de son épouse. Il surprend Mélusine dans son bain, peignant ses longs cheveux blonds et agitant son horrible queue de poisson. Mais à peine a-t-il commis l'indiscrétion fatale, que retentissent soudain des hurlements de la fée. Dans un lourd bruissement d'ailes, Mélusine s'envole par la fenêtre, proférant de terribles menaces à l'encontre des forteresses qu'elle a construites : "Pouzauges, Tiffauges, Mervent, Châteaumur et Vouvant iront chaque an, je le jure, d'une pierre en périssant."

Et dans le ciel, au-dessus de la tour Poitevine s'envole un dragon jaune (que l'on peut voir sur la photo du château). C'est bien la fée-serpente Mélusine qui s'élance vers le ciel, quand rejetée par son époux mortel, elle quitte pour toujours sa chère forteresse de Lusignan. Certains disent qu'elle revient encore certains soirs hanter les ruines de ses forteresses.

 

Le Pont Valentré à Cahors (Lot) fait partie lui aussi des lieux maudits !

 

L'œuvre des hommes, la main du diable ! Pour rapprocher deux rives que Dieu a séparées, il faut bien l'aide du Malin !

Sur le Pont Valentré de Cahors, un diable sculpté évoque la légende selon laquelle l'édifice aurait été bâti par Satan !

 

Très joli pont (que j'ai eu la chance de voir) avec ses six arches gothiques et ses trois tours carrées qui s'élèvent à 40 m au-dessus du Lot. C'est l'un des plus fameux "Ponts du Diable" et le seul ouvrage fortifié du Moyen Âge encore debout dans l'hexagone.

 

La légende raconte que, désespéré par la lenteur des travaux, l'architecte finit par accepter l'aide du Malin. Il s'engage en échange, à lui donner son âme s'il obéit en tout point à ses ordres durant la construction. Mais juste avant l'achèvement de l'édifice, l'homme qui n'a aucune envie de s'acquitter de cette dette, demande à Satan de lui rapporter de l'eau … dans un crible. Furieux, le berné se venge en écornant le sommet de la tour centrale du pont, dite "tour du diable".

 

On retrouve dans toute l'Europe de tels ouvrages réputés bâtis avec le concours du Malin ou contre sa volonté, et datant pour la plupart de l'époque médiévale. La France en compterait plusieurs dizaines.

 

Une nuit, le diable aurait ainsi tenté de détruire le pont d'Avignon, fondé, dit l'histoire, par Saint Bénezet : jeune berger venu des montagnes de l'Ardèche il se disait envoyer par Dieu pour construire un pont à Avignon en 1177. Guidé par un ange, il arriva sur la rive droite du Rhône que lui fit traverser un batelier à qui il donna les trois dernières pièces de monnaie qu'il possédait. Bénezet annonça alors sa mission à l'évêque d'Avignon qui le prit pour un simple d'esprit et l'envoya vers le juge. Celui-ci, pour le mettre à l'épreuve, lui désigna une énorme pierre, déclarant que s'il était capable de la porter, il le croyait capable de construire le pont. Bénezet souleva la pierre et la déposa dans le fleuve au départ du futur pont. Aussitôt les aumôniers affluèrent et sa construction fut décidée. Bien qu'il n'y eu jamais officiellement de canonisation, Bénezet fut qualifié de Saint, dès le début du XIIIème siècle, et son culte se répandit, son iconographie le représentant le plus souvent avec la pierre sur l'épaule.

 

 

La chapelle édifiée (photo ci-dessous) aurait permis d'éloigner l'indésirable diable.

 

 

 

Quant au Pont de Saint-Cloud commandé en 1556 par Henri II (ci-dessous en 1808), devrait sa réalisation à des nains cornus.

 

La Légende du Pont de Saint-Cloud (photo ci-dessous) : Le diable dupé ! Une servante désespérée …

 

 

 

 

Au 16è siècle, dans la région de Saint-Cloud on connaissait un hameau pour une raison inconnue, sous le nom de Pont au Jour, non loin de Boulogne sur Seine qui fut agrandi de presque un tiers en acquérant le territoire que possédait Saint-Cloud, le long de la rive droite de la Seine. La commune prend alors le nom de Boulogne sur Seine, en 1790 et sera baptisée Boulogne Billancourt en 1926. Au Pont au jour vivait un vieux gentilhomme de noble lignée nommé Egidius Cressère, qui était autant connu pour son caractère de bon vivant que pour son esprit travailleur.

 

Il avait à son service une servante prénommée Marguerite. Mais tout le monde l'appelait par son diminutif de Gritte. Du point de vue du travail, exigeant envers lui-même, Egidius l'était également à l'égard de son personnel. Aussi, alors que Gritte s'était déjà préparée pour aller à une fête qu'elle attendait depuis longtemps, le maître de maison, s'étant rappelé qu'il fallait impérativement disperser plusieurs charrettes de fumier sur toute la surface d'un champ rappela se servante et lui donna l'ordre de se mettre immédiatement à l'ouvrage. C'est donc la mort dans l'âme qu'elle se vit obligée de retirer ses habits de fête, pour revêtir ceux du labeur quotidien pour se rendre aux champs. Mais à la vue de l'immensité du travail qui l'attendait, sa tristesse vira au désespoir : jamais elle ne pourrait finir l'ouvrage avant la nuit !

 

Mais soudain, un étrange petit être lui apparut : tête énorme, visage pâle, long nez, habit bourgeois, quel étrange petit bonhomme ! Celui-ci adressa à Gritte un singulier sourire et fit remarquer à la servante qu’il lui semblait avoir bien de l’ouvrage pour un dimanche. Et Gritte de raconter son histoire et de se lamenter. Le petit homme lui proposa alors le marché suivant : il la débarrasserait de son labeur si elle consentait en échange à lui donner, le lendemain matin, la première botte qu’elle lierait à son réveil. Trop heureuse de s’en tirer apparemment à si bon compte, Gritte accepta vivement le marché et aussitôt, une troupe de nains bizarres fit son apparition et termina l’ouvrage en moins de temps qu’il faut pour le dire ! Le petit bonhomme et sa troupe disparurent et Gritte resta un moment consternée à l’idée qu’elle venait de demander l’aide à des êtres, de toute évidence, surnaturels.

Mais bien vite, elle pensa à la fête où elle pourrait désormais se rendre, et c’est ce qu’elle fit après avoir revêtu ses habits festifs. Mais lorsqu'Egidius Cressère l’aperçut à la fête, il l’interpella sévèrement. Quoi, cette jeune femme de 20 ans prétendait avoir fait en une heure, le travail qu’un homme ferait à peine en une journée ? Gritte lui raconta alors son histoire et le maître comprit tout de suite que sa servante avait été la victime de quelque diablerie.

Aussi se décida-t-on bien vite à aller trouver le curé auquel Gritte fit part de son aventure. La conclusion tomba : c’est bien la route de Satan que la jeune fille avait croisé ! Le curé lui conseilla de lier la botte, comme prévu, mais de prendre garde à ne serrer aucun lien de ses vêtements, auquel cas c’est elle que le Diable emporterait ! Le lendemain matin, le petit bonhomme fit sa réapparition et Gritte pu voir distinctement sur sa tête deux petites cornes qui pointaient. Lorsqu’il vit qu’il n’emporterait avec lui que la botte de paille, le petit Diable hurla  et sortit par un trou qu’il fit dans le toit de la grange (celui-ci, dit-on, ne put jamais être réparé). Marguerite était sauvée. Le vieil Egidius, lui, qui faisait travailler ses serviteurs le dimanche, s’appauvrit de plus en plus et laissa ses enfants dénués. Quant au Diable, il tenta de revendre sa botte foin dans le secret espoir que les vaches qui le mangeraient mourraient, poussant leurs propriétaires à proférer quelque blasphème.  Sans succès. De rage, il finit par broyer la botte de paille et en jeter les débris dans les égouts de Paris et voilà pourquoi, dit-on, ils puent depuis…

Mais pourquoi le diable semble-t-il rôder souvent aux abords des ponts ? Au moyen âge ériger ce type d'édifice constitue une transgression "C'est un pêché de vouloir rapprocher deux rives que la nature a séparées en traçant le lit d'une rivière ou d'un torrent" explique Chantal Connochie-Bourgne, professeur émérite à l'Université d'Aix - Marseille. "Cette prouesse technique va contre l'ordre du monde". Extraction, transport et assemblage des pierres dans la boue et la poussière, difficultés techniques … Les accidents mortels sont fréquents et considérés comme une punition divine. Si le diable accepte ce travail contre nature, il cherche toujours à se venger des hommes.

 

 

La Mothe : forteresse fantôme pas loin de Outremecourt. Le promeneur peu averti ne distingue pas la hauteur de la Mothe des autres collines qu'elle domine pourtant de ses 504 mètre d'altitude.

 

Difficile d'imaginer que ce monticule verdoyant a été jusqu'en 1645 le site d'une forteresse de 30 hectares. Deuxième place forte de Lorraine après Nancy, avec son château, sa collégiale et sa cité bouillonnante.

 

 

Il a fallu pourtant à peine trois mois cet été là, pour que suite à la capitulation de la ville, Mazarin la réduise à un amas de ruines. Emplacement de la collégiale ! Autant dire : pas grand-chose !

 

 

Histoire mouvementée que celle de la Mothe. La citée fortifiée est dès l'origine au cœur du conflit qui oppose le royaume et l'empire germanique pour la possession de ce territoire. Ainsi, pendant dix ans, sièges et trêves précaires se succèdent. Puis la peste atteint la région, la guerre de trente ans entraîne pillages et violences, entrave le commerce, provoque la disette. Lorsque la décision de Mazarin fut prise de raser la cité, les habitants la quitteront en emportant les pierres de leurs maisons pour rebâtir celle-ci ailleurs.

 

Quant à nous, nous quittons la Haute Marne pour le Sud …

 

 

 

Les ruines du château d'Oppède le Vieux

 

Oppède le Vieux est un magnifique petit village construit au sommet d'un éperon rocheux envahi par une superbe végétation avec en toile de fond, un cadre sauvage de forêts, de combes et de rocs. (Superbe village en effet, je peux en témoigner, connaissant très bien cet endroit.) De nombreux artistes (entre autres l'humoriste : Michel Leeb), écrivains et célébrités ont été séduits par la beauté du site et son caractère authentique. Ils ont acheté puis restauré de belles propriétés … vous aussi, sans doute, si vous aimez le charme des vieilles pierres, vous aurez un véritable coup de cœur pour Oppède Le Vieux.

 

Oppède est l'exemple type du village martyr qui ne s'est jamais relevé. Raymond de Turenne le saccagea et l'incendia à la fin du 14ème siècle.

 

 

Le Village

 

 

L'église Notre Dame située tout en haut du vieil Oppède, un des rares bâtiments qui ne soit pas en ruines.

 

 

 

Autre lieu superbe maudit  également dans le Lubéron ci-dessous !

 

MERINDOL : Toujours dans le Lubéron. La semaine sanglante des Vaudois du Lubéron. Le village fut détruit en 1545, les villageois purent échapper au massacre en se réfugiant dans les montagnes.

 

 

Le village du Vieux Mérindol

 

Lorsque les protestants actuels du Lubéron montent au Château d'Oppède, ils n'omettent pas de respecter une tradition bien vivante quoique rarement signalée par écrit : "Pisser contre les murs" affirme l'historien Gabriel Audisis. A qui s'adresse cette haine tenace ?

 

A l'ordonnateur de l'exécution de Cabrières (photo ci-dessous) et de Mérindol Jean Maynier, baron d'Oppède, lieutenant du gouverneur de Provence, président du parlement d'Aix, et responsable de l'opération menée par les troupes de François 1er contre les villages vaudois du Lubéron, du 15 au 21 Avril 1545, neuf sont brûlés, dix huit autres pillés.

 

 

Venus des montagnes piémontaises pour s'installer sur des terres dépeuplées par la guerre de 100 ans, près de 6000 vaudois se sont installés dans le Lubéron. Mais dès le XIVème siècle, ces protestants sont régulièrement persécutés par l'Inquisition. En 1540 le parlement de Provence condamne à mort pour hérésie 22 habitants du village de Mérindol, dans le Vaucluse, et ordonna sa destruction. François 1er pressé par les autorités pontificales, demande que l'on mette l'arrêt à exécution. Meynier d'Oppède s'en empare. Un concours de circonstances désastreux donne à l'intervention une ampleur qui en fait l'avant-garde sanglante des guerres de religion de Provence. Plus de 3000 paysans sont tués, soit la moitié des vaudois. 700 hommes envoyés aux galères, les femmes violées, certaines vendues comme esclaves, les cultures dévastées, les troupeaux décimés.

 

Les vaudois rescapés dans un pays dévasté sont nombreux à mourir de faim. D'autres partent, et certains rebâtissent leur maison. Contrairement à ce que prétend la légende, les villages martyrs se relèvent de leurs cendres. Quoi qu'il en soit, le martyre des vaudois reste un événement sans précédent.

 

Remontons un peu, et continuons notre périple qui nous amène à Bourges ! …

 

 

La cathédrale de Bourges.

 

Bourges : La réputation de Bourges n'est plus à faire. Depuis quatre siècles, Bourges est affublé du surnom de "ville des alchimistes". Pour un passionné comme Roland Narboux, Berruyer d'adoption, et auteur de : Bourges mystérieux, cette pratique sulfureuse est à la cité ce qu'est la sorcellerie à l'histoire du Berry : une composante indissociable ! Les alchimistes ont laissé ici de nombreuses traces explique l'écrivain : cette rue de l'Alchimie que l'on peut encore emprunter au pied des remparts ; mais aussi la tour du diable, le puits noir, la rue Monsecret … Des noms qui évoquent tout le mystère dont était entourée cette activité du Moyen Âge. Le secteur abrite d'ailleurs plus de cinquante souterrains et autant de caves propices aux secrets. Selon Roland Narboux : les études relatives à cette ville sont peu nombreuses, et en ce début de troisième millénaire, il peut paraître étrange dit-il, que les "auteurs" locaux soient aussi peu curieux sur les différentes facettes de leur ville. Le peu d'ouvrages disponibles sur le chef d'œuvre qu'est la Cathédrale Saint-Etienne (ci-dessus) ne cesse d'interpeller beaucoup de Berruyers et de visiteurs. Des sujets comme le monde souterrain de la ville de Bourges peuvent permettre de donner à chacun le désir d'en savoir plus sur cette ville magnifique. Et puis, le monde souterrain est fascinant. Il suffit de voir la forte demande pour les conférences qui traitent ce thème, pour les visites du Bourges souterrain comme les caves du Palais Jacques Cœur. Bourges est une ville qui possède des souterrains, mais quelle est la part de la légende, du fantasme et la réalité ?

 

Lorsque l'on découvre que Bourges est "truffée" de caves, de carrières et de souterrains, ce n'est pas une légende, mais une réalité, on reprend conscience de la qualité de cette ville moyenne, beaucoup plus mystérieuse que ne le croient les habitants.

 

Ces galeries sont nombreuses et il est possible de penser qu'elles étaient reliées les unes aux autres, ce qui permettait d'aller ainsi, sous terre, dans tous les secteurs de la ville. Il s'agit d'une théorie qui n'a pas été démontrée à ce jour. S'agissait-il d'un réseau à l'intérieur de la ville reliant les différents quartiers de la ville ? Nul ne peut encore l'affirmer. Il existe de nombreux puits d'aération ce qui prouve la qualité de ces lieux pour stocker des marchandises de valeur ou pour accueillir des hommes….

 

Le monde des morts fait partie du paysage de la cité : depuis le XIXe siècle, les nombreuses découvertes funéraires (tumulus, enclos,...) confirment l'émergence de cette cité. Il semble ainsi qu'un vaste sanctuaire se structure au sud de Bourges entre les vallées du Cher et de l'Auron. Au Ve siècle à l'arrivée des Wisigoths. C'est la lutte contre la peste, contre les barbares comme les Normands, le tout accompagné de famines meurtrières. 

 

La puissance de Bourges va s'achever dans les flammes. Le 22 juillet de l'année 1487. Le jour de la Sainte Madeleine, un incendie gigantesque se déclare, les maisons de bois ne résistent pas. Attisées par un vent violent, plus de 2000 maisons auraient été détruites.

 

 

Il faudra des siècles pour que les Berruyers s'en remettent. Les guerres de religion ne vont pas épargner Bourges. Une partie des statues de la cathédrale fut détruite lors d'une incursion des protestants du Comte de Montgoméry, et certains de ses soudards voulurent même dynamiter les tours du prestigieux édifice.

 

Les dernières recherches des archéologues montrent que la cité berruyère dont le nom "Avaric" signifiait "la Ville des eaux", était déjà importante vers l'an 800 avant Jésus-Christ avec la civilisation des Hallstatt. Ils avaient construits une cité sur un promontoire entouré de marais. Les Gaulois étaient d'habiles forgerons, sans doute à l'origine de l'invention de l'étamage, ce qui leur permettait, déjà, d'être des fournisseurs d'armes.
Cité florissante, Jules César " écrira " qu'il s'agit d'une des plus belles villes de la Gaule. En 52 av J.C. il en fera le siège, et
les légions romaines viendront à bout des Gaulois au cours d'un véritable massacre. La Ville comprenait dit-on 40 000 habitants, moins de 800 en réchappèrent.

 

 

PARIS

Difficile de trouver une vue générale de toute la capitale tant elle est belle et immense, et qu'il y a tant de choses à voir ! Mais pour l'heure, nous allons revenir plutôt sur la face sombre d'une capitale …

Paris : vastes événements dont il est impossible de tout re transcrire ici … Paris, sa face sombre, par exemple lors de la Révolution française : guerres de religion, grands procès tel celui des Templiers : tous les drames historiques qu'à traverser la France, ont connu ici leur paroxysme. Mais la capitale, en constante mutation, a effacé presque tous les symboles de son passé tragique.

Exécutions Place de la Révolution. Qui s'est appelée Place Henri XV juste avant de prendre le nom de Place de la Révolution après le 10 Août 1792, et qui est maintenant la Place de la Concorde ! Qui connaîtra de célèbres condamnés. La guillotine se trouvait à l'emplacement de l'obélisque.

 

 

La Guillotine Place de la Révolution (Concorde)

 

Un autre lieu Parisien, qui servit principalement sous la révolution, est la place de Grève (actuelle Place de l'Hôtel de ville).

 

 

 

Place de Grève à l'époque.

Place de Grève, la place des supplices, Ravaillac, Louis-Dominique Cartouche et le Chevalier de la Barre, tous trois exécutés Place de Grève. Le premier écartelé pour le meurtre de Henri IV, le deuxième roué pour ses multiples vols et assassinats, et le troisième, condamné à avoir le poing et la langue coupés avant d'être décapité à la hache, pour avoir refusé d'enlever son chapeau lors d'une procession.

 

La place des faussaires ébouillantés Place Croix du Trahoir (ou Croix du Tiroir) située à l'angle des rues Saint-Honoré, et de l'Arbre sec. (Ci-dessous emplacement de l'ancienne Place Croix du Trahoir.)

 

 

Elle devait son nom aux étoffes que l'on tirait (pour les allonger) et à une croix de pierre, détruite à la Révolution, devant laquelle les peines capitales étaient exécutées surtout lorsque la Place de Grève n'était pas disponible. Une potence et une roue y étaient installées en permanence afin de servir d'avertissement. Le supplice de la roue consistait à attacher le condamné à deux poutres en forme de croix de Saint-André, avant de le frapper à coups de barre de fer sur toutes les articulations ainsi que sur le thorax et l'estomac. Le supplicié était ensuite placé sur une roue pour y agoniser. L'atelier où l'on fabriquait les pièces de monnaie étant toute proche, la place servait également de lieux d'exécution pour les faux-monnayeurs, parfois par ébouillantage. On y coupait aussi les oreilles de certains voleurs pour les marquer à jamais d'un sceau d'infamie.

 

On peut aussi citer la Bastille bien évidemment ! Une forteresse qui servait de cachots atroces, cellules sombres sans ouvertures, instruments de torture …

 

 

L'ancienne forteresse de la Bastille.

 

Voici quelques-uns des on-dit qui circulent sur la prison de la Bastille au lendemain du 14 Juillet 1789.

 

Court la légende de seize pauvres diables emprisonnés dans ses geôles … "En réalité seuls sept condamnés s'y trouvaient : quatre faussaires, deux handicapés mentaux, et le comte de Solages, incarcéré pour inceste".

S'ajoute à cela, une rumeur selon laquelle le roi y envoie qui bon lui semble sur simple lettre de cachet. Alors même que la Bastille est une prison d'Etat, dont les détenus ont été régulièrement jugés ! Des brochures vont jusqu'à décrire l'épouvantable captivité du comte de Lorges, un vieillard enchaîné, presque nu …(info ou intox ?) Le tumulte révolutionnaire a amplifié des rumeurs alimentées par la fin cruelle que connurent certaines personnalités bien réelles et la frayeur qu'inspirait la forteresse. L'épisode le plus atroce, c'est sans doute le gouverneur de la place, le marquis de Launay, qui en fut victime. Accusé de trahison, il est lynché, poignardé, puis décapité, et sa tête promenée au bout d'une pique … (Ci-dessous  la prise de la Bastille 14 Juillet 1489).

 

 

 

 

La Place de la Bastille actuellement

 

Mais il y a eu aussi la prison de l'Abbaye : l'arène de la terreur les 2 et 3 Septembre 1792, liée à la chute de Verdun. Une foule de sans-culottes massacre plus de 150 détenus (aristocrate, prêtres, et militaires) dans la prison de l'Abbaye. Maison d'arrêt et de discipline militaire à Saint-Germain-des-Prés.

 

 

 

La furie populaire s'étendra aux autres prisons parisiennes, causant près de 1200 morts. Et restera sous le nom éloquent de massacres de Septembre.

 

 

Hospice de Bicêtre : cachots noirs et cachots blancs. Enfermement de tous les mendiants et vagabonds, enfant compris. Insensés, idiots, gâteux, épileptiques … Ils étaient aliénés, enchaînés à une muraille. Ils n'ont que de la paille et ne reçoivent aucun soin. Les détenus qui paient pension logent dans l'un des 296 minuscules "cabanons. Les autres sont entassés dans une salle commune. Les cachots sont particulièrement sordides : dans les "noirs", les condamnés à perpétuité sont enchaînés cinq mètres sous terre et nourris à l'occasion. Dans les "blancs", les prisonniers politiques ont droit à un rai de lumière … C'est également depuis Bicêtre, jusqu'en 1836 que partent les condamnés pour le bagne intérieur. Fameux bagnard reconverti dans la police, Vidocq y séjourné à plusieurs reprise. Tout comme pour un mois le marquis de Sade. Car à Bicêtre on croise aussi les célébrités enfermées sur lettre de cachet.

 

Le cimetière de la Révolution : le pêle-mêle des guillotinés. Une simple plaque commémorative au coin de la rue de Monceau et de la rue du Rocher dans le 8ème signale l'emplacement d'un cimetière disparu. Dépouilles de personnes guillotinées dans la capitale pendant la Révolution française. Au paroxysme de la folie sanguinaire 50 personnes étaient suppliciées chaque jour.

 

Comme on a pu le voir plus haut, la guillotine en 1793 est d'abord installée Place de la Révolution (la Concorde actuellement) avant d'être déplacée vers la Bastille, puis Place du Trône non loin de la Place de la Nation. En Janvier 1793 c'est dans le cimetière de la Madeleine, situé près de la Concorde que sera précipité au fond d'une fosse commune, le corps décapité de Louis XVI, sera rejoint quelques mois plus tard par ceux de Marie-Antoinette et l'Olympe de la Gouges..

 

Le "spectacle" de la guillotine a pour but de frapper les esprits, de montrer que justice est rendue, et que les contre-révolutionnaires sont punis. De cette période de terreur demeure à Picpus l'un des deux cimetières de la Révolution qui subsiste encore avec celui de Sainte-Marguerite, l'emplacement où furent ensevelies pêle-mêle les victimes de 1793 - 1794 parmi lesquelles 16 carmélites de Compiègne, âgées de 29 à 78 ans, sont conduites ensemble à l'échafaud en chantant des hymnes. Le courage dont elles firent preuve lors de leur exécution impressionnât les foules. Elles auraient été béatifiées en 1906.

 

 

L'entrée du cimetière de Picpus

 

 

 

Le lion Place Denfert Rochereau

 

 

 

Dans les catacombes à Paris : À lui seul ce mot fascine ou fait frémir. Les catacombes fleurent le mystère, l’ossuaire et le fantasme. 

 

Véritable labyrinthe au cœur du Paris souterrain, les Catacombes ont été aménagées dans les galeries d’anciennes carrières. À 20 mètres sous terre, l’ossuaire, rassemble les restes d’environ six millions de Parisiens, transférés entre la fin du XVIIIe siècle et le milieu du XIXe siècle, au fur et à mesure de la fermeture des cimetières de la capitale pour raison d’insalubrité. Le long d’un enchevêtrement de galeries obscures, le visiteur découvre une mise en scène de la mort avec les ossements disposés en un décor romantico-macabre. Ce site unique restitue l’histoire des Parisiens et invite à un voyage hors du temps.

 

 

Si les Parisiens savent que leur ville est un gruyère, beaucoup préfèrent l’occulter. Mais pourtant notre capitale est posée sur près de350 kilomètres de galeries souterraines, telle une immense ville sur pilotis. Cet immense réseau labyrinthique, poétiquement (mais abusivement) baptisé catacombes, s’étend en effet sous une grosse partie de la rive gauche (d’Odéon au parc Montsouris) et quelques zones de la rive droite (Montmartre, Belleville et Ménilmontant). Alors prenez votre lampe torche et suivez le guide : on vous propose une virée “historique” dans les catas !

 

 

 

Six millions de fantômes : "C'est ici l'Empire de la mort" dit le linteau gravé à l'entrée des Catacombes de Paris. Une cité souterraine peuplée de six millions de fantômes.

 

 

Des crânes, des fémurs et tibias réunis en une muraille macabre à 20 mètres sous terre que l'on peut visiter au fil des 1700 mètres de galeries dédiées à l'ossuaire municipal de la capitale. Les ossements seront déplacés en 1786 vers des carrières désaffectées. Parmi ces dépouilles, quantité d'inconnus, mais aussi des célébrités comme Rabelais, Colbert, Lully, Pascal … et des têtes tombées à la révolution : Danton, Robespierre, Lavoisier …

 

Mais nous ne pouvons plus visiter la totalité des Catacombes à Paris. Seulement … aujourd'hui encore, bravant l'interdiction imposée en 1955 pour "raison de sécurité" de nombreux "cataphiles" en quête de sensations fortes explorent secrètement les recoins de ce labyrinthe. On pourrait encore citer d'autres endroits maudits à Paris, mais ce serait trop long ! On parle du cimetière de Montparnasse par exemple où des cadavres sont violés, des viscères arrachées … Entre l'été 1848 et Mars 1849, des dizaines de corps exhumés, en putréfaction - de femmes principalement - sont découverts dans les cimetières du Père Lachaise, d'Ivry et surtout de Montparnasse. Les journaux enflamment l'imagination populaire par la narration quotidienne des abominations commises par un supposé … vampire ! Mais au terme d'une traque digne d'un roman feuilleton, le coupable est identifié et condamné à un an de prison pour violation de sépulture : François Bertrand 26 ans, sergent d'armée. Mais le 15 Mars 1849,  il n'éventrera ni ne violera plus jamais de cadavres à Montparnasse, car un piège fut posé sur le mur du cimetière du Montparnasse, stoppant la carrière du plus horrible nécrophile de tous les temps.

 

Si vous voulez vous procurer plus d'informations sur ce sujet, je vous conseille le numéro hors série de "Sciences et Avenir "N° M 02597 : La France des lieux maudits.

 

En bref, on peut aussi citer : la Chapelle expiatoire édifiée sous Louis XVIII. Cette Chapelle préserve la terre du cimetière où furent enterrées les dépouilles de Louis XVI et Marie-Antoinette, avant qu'elles ne soient exhumées et transportées à la basilique Saint-Denis.

 

Dans l'église des Carmes, des ossements retrouvés dans un puits du jardin des Carmes, où 118 prêtres ont été assassinés en 1792.

Le charnier de Saint-Savin, la Conciergerie (ci-dessous) où Marie-Antoinette y passa ses derniers jours. 

 

 

La légende raconte que la chevelure de la reine blanchit soudainement la nuit précédant son exécution. Ci-dessous la cour intérieure de la prison de la Conciergerie, la cour des hommes.

 

 

 

Crypte du martyrium de Saint-Denis : selon la légende, le 1er évêque de Paris a été décapité. Il aurait ensuite marché 6 km avec sa tête sous le bras, avant de mourir à l'endroit où serait plus tard édifiée une basilique en son honneur.

 

La basilique Saint-Denis (ci-dessous), tombeau historique des rois de France est plus aujourd'hui un musée de sculptures qu'une véritable nécropole. En effet, à la Révolution, les tombeaux sont ouverts et les corps des rois jetés dans une fosse commune. 

 

 

 

La Colonne de Ruggieri ci-dessous :

 

 

 

 

Seul vestige d'un hôtel particulier construit en 1572 par Catherine de Médicis. Cette colonne creuse de 31 m de haut était l'observatoire du très influent astrologue de la reine Cosimo Ruggieri qui fut arrêté pour complot et sorcellerie.

 

Nous allons en terminer là pour Paris … Et continuer ce petit périple des lieux maudits en France … Direction la Bretagne ! Là aussi il y en a beaucoup … Mais aujourd'hui nous, nous irons plus exactement entre la célèbre pointe du Raz et l'Ile de Sein ! Au phare maudit …

 

TEVENNEC

 

 

 

 

 

Les chroniques hallucinées du phare de Tévennec. On raconte toutes sortes d'histoires sur ce phare érigé en 1874 au large de la Baie des Trépassés, entre la pointe du Raz et l'île de Sein (carte ci-dessus). Fantômes, morts violentes, cris d'épouvante … La légende du phare maudit doit autant au calvaire de ses gardiens qu'à l'imagination des littérateurs.

 

Bien avant la construction de cet édifice, il faut savoir que l'îlot de Tévennec et les alentours étaient déjà réputés pour être des lieux de prédilection hantés par des naufrages fréquents. Et ses gardiens connurent un sort tragique. Pour pallier à ces naufrages, on décide de construire un phare à cet endroit. Sa construction débute, et durera cinq ans. Mais plusieurs incidents inexpliqués se produisent. La nuit les ouvriers sont confrontés à des hurlements de terreur, mais aussi des éclats de bagarres, des rires déments, et parfois même des apparitions de fantômes. Les ouvriers pour se débarrasser de ces phénomènes, érigent même une croix en pierre. (On aperçoit la croix sur la gauche, photo ci-dessous)

 

 

Le chantier de ce phare s'achève en 1874, après bien des difficultés dues à ces manifestations étranges.

 

L’administration qui ne croyait pas à ces histoires embaucha le premier gardien du phare en 1874. Il s’agit de Henri Prosmoguer qui peu de temps après sa prise de poste au phare commença à voir des apparitions et à entendre des voix qui lui disaient « kers cuit, kers cuit… Ama ma ma flag », qui en français veut dire « va-t’en, va-t’en, ici c’est ma place. ». A cause de toutes ces voix Henri commença à croire qu’il devenait fou, il quitta son poste de gardien de phare au bout de quelques mois.

 

Un deuxième gardien prit sa place. Il ne restera que quelques mois lui aussi, suivi d’un troisième qui ne supportera pas la vie au phare plus longtemps non plus. L’administration, qui pense que les conditions de vie et la solitude engendreraient ces départs, décide de mettre deux gardiens au phare. Mais l’histoire se répète.

 

Les gardiens ne restent pas, certains deviendront  fous. Un gardien sera même retrouvé mort par sa femme. Un autre mourra en se vidant de son sang après s’être sectionné l’artère fémorale avec un couteau.

 

Quant aux survivants, ils seraient devenus fous à force d'entendre des cris de terreurs et des voix leur intimant de fuir cet endroit battu en permanence par les flots. Seuls les cormorans semblent pouvoir résider près de cette "tour de la mort". Le phare de Tévennec est très chargé en histoires et légendes. Ce n'est pas pour rien qu'on l'appelle : phare maudit. Plus personne ne voulu y habiter.

 

 

Ce rocher se dresse à 14 mètres au-dessus de l'eau. Il est très difficile d'accès, voire même impossible lorsque la mer est formée.

 

L'administration prend finalement acte de ces incidents mais considère qu'ils sont uniquement dus à la solitude, aux conditions difficiles de vie sur l'îlot. Malgré tout un curé procède à un exorcisme sur place, avant l'arrivée d'autres occupants. En 35 ans, 23 autres personnes acceptent le défi d'y résider, parfois avec femme et enfants, mais nombre d'entre eux deviennent fous, se suicident ou périssent dans des conditions atroces.

 

En 1910, l'administration met un terme définitif à ces expériences maudites et automatise le phare. Le but poursuivi par cette entreprise fut surtout d'épargner à d'autres individus le calvaire de vivre sur l'îlot de Tévennec. Le phare est-il un sujet à une malédiction ou s'agit-il de coïncidences en pagaille ? Quoi qu'il en soit :

Tous les marins savent que cet îlot est maudit par toutes les âmes des personnes qui sont mortes en ces lieux.

 

 

 

YS la rebelle emportée par la vague … et sa légende

 

Ys : Raz de marée ou glissement de terrain, la géologie est parfois convoquée pour expliquer le mythe de la ville engloutie. Et s'il fallait chercher du côté de la religion.

 

L'histoire de la ville d'Ys est aussi celle du roi Gradlon. Il habitait en Cornouaille. Possédait une flotte de nombreux bateaux qu'il aimait opposer à ses ennemis, souvent dans des pays où il fait très froid. Il était excellent marin et stratège, et gagnait souvent ses combats, pillant les navires ennemis et remplissant ainsi ses coffres d'or et de trophées.

 

Un jours ses marins fatigués de se battre se rebellent et refusent de monter à l'assaut d'un château-fort qui leur était pourtant promis. Nombreux étaient morts durant l'hiver. Ils décidèrent de regagner leurs navires et de mettre le cap vers la Bretagne pour y retrouver leurs familles, et vivre au calme. Le roi les laissa partir et se retrouva seul, vaincu par ses propres hommes. Après l'exaltation des combats et des victoires, il connaissait maintenant une profonde tristesse.

 

Il sentit alors une présence. Il leva la tête, et aperçu blanche dans le clair de lune et vêtue d'une cuirasse ruisselant de la lumière de l'astre, une femme aux cheveux longs. C'était la reine du Nord, souveraine boréale régnante sans partager sur les pays froids, Malgven. Elle dit au roi : "Je te connais, tu es courageux et adroit au combat. Mon mari est vieux, son épée est rouillée. Toi et moi allons le tuer. Puis tu m'emmèneras dans ton pays de Cornouaille. Ils tuèrent le vieux roi, remplirent un coffre d'or et comme Gradlon n'avait plus de bateau, ils enfourchèrent le cheval magique de Malgen "Morvar'ch - qui veut dire cheval de mer". Il était noir comme la nuit et soufflait du feu par ses naseaux. Il galopait sur la Crète des vagues, et ils rejoignirent les bateaux du roi qui avaient pris la fuite et regagnaient la Cornouaille. Une violente tempête, et un orage éclata, éparpillant les bateaux sur l'Océan. 

 

 

Le cheval Morvar'ch

 

A l'extrémité Ouest, près de Douarnenez, la cité d'Ys était la plus belle et la plus riche de toute la Bretagne.

 

 

Ys est une sorte d'Atlantide bretonne.

 

Erigée sur la mer et protégée des flots par une gigantesque digue, elle avait été offerte par Gradlon, légendaire premier roi de Cornouaille à sa fille Dahut, dont le cœur était irrésistiblement attiré par l'océan.

  

 

 

 

Selon la version chrétienne, le monarque gagné par la foi chrétienne, élevait des églises sur ses terres, la princesse Dahut était pervertie au dernier degré et vivait dans la débauche, livrant chaque jour à la mer le corps de ses amants. Ses péchés finirent par attirer sur la cité, la colère divine, et YS fut engloutie par une gigantesque vague. Une antique cité dont les ruines se trouveraient sous l'Océan, au large de la Bretagne. Mais où exactement ? Douarnenez pour certains, dans le Finistère, d'autres celle des Trépassés (photo ci-dessous).

 

 

Selon une croyance  bretonne, durant la nuit de Noël, la baie des Trépassés résonnerait des chants des âmes en peine qui sont ballotées sur le bateau des morts.

 

Mais pour d'autres : encore des suppositions. Difficile donc de trouver trace d'événements réels sur lesquels se serait appuyée la légende.

 

Ys vivrait toujours, sous les flots et ses citoyens sont restés immortels. Preuve en est, par temps calme, on peut entendre les cloches de ses églises depuis Douarnenez, et tous les cent ans Sainte-Marie du Ménez-Hom ouvre les flots pour contempler la ville. 

 

 

 

Ys sous les flots ? …

 

Photo du temps de la forêt de Scissy au Mont Saint-Michel.

 

A cette époque on l'appelle le Mont du diable ! En effet, le Mont Saint-Michel n'a pas toujours été une île ! Selon une légende (il y en a eu plusieurs …) en 709 il n'était encore qu'un rocher en pleine terre, le "Mont tombe". C'est alors qu'un raz de marée gigantesque l'aurait isolé du continent, submergeant l'immense futaie qui l'entourait, la forêt de Scissy, ainsi que tous les villages alentour.

 

Une autre légende dit que c'est Satan qui est à l'origine du Mont, et sûr d'avoir accompli une œuvre inégalable, mit Saint Michel au défit de parvenir à construire une œuvre aussi spectaculaire. L'Archange se rendit alors au Mont Dol et, en une seule nuit, il bâtit un immense palais de cristal magnifique. Le diable furieux voulu détruire le Mont, mais l'Archange Saint-Michel proposa d'échanger leurs œuvres, et le diable s'empressa d'accepter. Mais il a compris rapidement qu'il venait d'être berné. Les remparts du palais n'étaient pas d'un pur cristal, mais tout simplement une glace qui fondait au fur et à mesure de la montée du soleil dans le ciel … Le diable tenta de tuer l'Archange et, en souvenir de leur bataille, les griffes du diable restent à jamais inscrites dans le Mont Dol. Saint-Michel parvint à remporter la victoire, et projeta le diable au bas du Mont Dol (ci-dessous) et ouvrit d'un coup d'épée une faille dans laquelle il fut englouti.

 

 

Mais ce récit aujourd'hui fait sourire les historiens. Selon un texte rédigé au début du IXème siècle par un chanoine du Mont Saint-Michel, la submersion relève d'un phénomène progressif précédent de plusieurs siècles la fonderie de l'Abbaye : au tout début cet endroit était entouré d'une forêt très sombre. La mer qui se trouvait au loin se mit à monter insensiblement et dévasta par sa puissance la forêt dans toute sa profondeur, donnant au paysage l'aspect d'une grève. Le Mont Saint Michel aujourd'hui est devenu une île !

 

 

 

 

Cap sur une autre île ! NOIRMOUTIERS (le passage du Gois ci-dessous).

 

 

 

 

Noirmoutier : Des hurlements dans la brume ! La légende veut que lors des nuits de tempête, d'étranges créatures y simulent par leur cris la noyade d'imprudents surpris par la marée et précipite la perte des marins partis à leur secours. Cette histoire reflète la dangerosité bien réelle du passage du Gois. Cette chaussée submersible longue de 4,2 km relie l'île au continent. Souvent nimbée de brume, elle n'était à l'origine qu'un haut fond instable.

 

 

 

Autre lieux maudit :

 

 

Saint-Philibert-de-Grand lieu : ancienne cité de Herbauges. - Lac de Grand-lieu en Loire Atlantique. Ce lac accueille la plus grande colonie au monde de hérons et c'est le seul espace européen avec le delta du Danube à accueillir les 9 espèces de hérons existantes. De ce fait, le lac est labellisé "zone humide d'intérêt mondial". Ceci n'est pas une légende, mais bien réel.

 

Par contre de nombreuses légendes entourent ce lac de mystères. Jadis Herbauges, ville riche et prospère y serait engloutie ? Au IVe siècle, Saint-Martin de Vertou qui visitait les abords du lac s'arrête à Herbauges (ville très attachée aux superstitions païennes). Refusant le prosélytisme du moine, les habitants le passèrent à tabac. Alors la colère divine allait se déverser sur Herbauges. Toute la ville y aurait été submergée par les eaux, ne laissant la vie sauve qu'au moine et à un couple de "bons samaritains" qui lui avait pensé ses blessures. Mais la femme qui aurait désobéi à l'injonction divine de s'enfuir sans se retourner, se serait changée en statue de pierre. Dans le marais on peut encore voire une roche qui serait  l'image défigurée de cette femme.

On dit que la nuit de Noël des brumes du lac de Grand-lieu monte le son de cloches mystérieuses. Celles de l'ancienne cité d'Herbauges qui reposerait aujourd'hui sous les eaux.

 

 

Grand-lieu : pour le visiteur non averti, se fait du lac une idée très différente de ce qu'il découvre sur le terrain. L'accès au lac est pratiquement inaccessible, et cette inaccessibilité est le garant d'une richesse naturelle exceptionnelle. Mais il y a plusieurs points de vue qui permettent son observation. Le lac constitue un patrimoine scientifique. C'est une grande réserve naturelle qui abrite une flore et une faune exceptionnelle, d'autant qu'il est situé sur un axe migratoire : 250 espèces d'oiseaux : c'est la plus grande héronnière de France. Il accueille l'unique colonie de spatules blanches, une des premières colonies continentales de grands cormorans en France. 51 espèces de mammifères dont la loutre et la genette. 14 espèces de poissons telles que l'anguille, le brochet et le sandre. Et enfin : 550 espèces végétales.

 

 

 

 

Certains historiens pensent que la légende est née au moment de terribles tempêtes qui ont dû provoquer la submersion des villages sur pilotis dont on aurait retrouvé dans le lac, des pieux mêlés aux débris des forêts disparues.

 

 

 

 

Roccasparviera : village fantôme

La tragédie sans fin de Roccasparviera : village fantôme sur les hauteurs de Nice. Il ne reste que des pans de murs. Le village aurait été frappé par une série de fléaux : pestes, famines, séismes … dues à la sécheresse puis à une invasion de sauterelles portées par un vent chaud venu d'Afrique. Mais aussi des tremblements de terre l'aurait réduit en un désert de pierres.

 

Plus tard durant la révolution des chouans locaux, à la sauvagerie légendaire, appelés les barets, se seraient réfugiés dans les ruines où ils auraient forcé des soldats français à manger le cœur d'un officier. Coupable d'avoir assassiné le père de l'un d'entre eux.

 

Beaucoup de légendes sanglantes courent sur ce village fantôme dans un décor sauvage où se mêlent crimes et anthropophagie stimulés par la vengeance. On dit aussi qu'au Moyen Âge, ce lieu aurait été maudit par la reine Jeanne à qui on aurait servi ses enfants assassinés au souper du réveillon de Noël.

 

Autre lieu maudit !

 

 

Sur le sentier du loup garou à Armange

 

Il y a de nombreuses légendes sur le loup garou, la plus ancienne est celle du loup-garou qui serait un homme, et les nuits de pleine lune, il se transformerait en loup !

 

A Armange, la légende du loup garou : au cœur de la forêt jurassienne, au XVI è siècle, l'heure est grave. Les villageois de "la Vallée des Anges" sont victimes d'une cruelle et énigmatique créature. Animal, être humain ou les deux ?

 

 

 En cet automne 1573, c'est une période de grande famine, l'anthropophagie gagne les campagnes. Les villageois qui habitaient les alentours de Dôle, furent terrorisés par une série de meurtres particulièrement odieux. Beaucoup d'enfants furent enlevés, et les corps de ces enfants déchiquetés avaient été retrouvés et l'on supposait qu'un loup garou était coupable de ces atrocités.

 

Gilles Garnier avait délaissé la compagnie des hommes, et pour se faire, il s'était réfugié dans une bâtisse isolée dans les bois près d'Armange. Petite masure de la construction la plus grossière au toit de gazon et aux murs maculés de lichen, où il était devenu ermite. C'était un homme de mauvaise mine, sombre, qui marchait vouté, et dont le visage, au teint livide et aux yeux clairs enfoncés sous une paire de sourcils grossiers et touffus qui se rejoignaient sur le front, et une longue barbe grise, dissuadait de l'approcher. On le surnomma l'ermite.

 

Gilles Garnier se transformait en loup garou. Il sortait chasser sous sa forme de loup, lorsqu'il a aperçu une petite fille qui se promenait. Il se jeta dessus avec férocité. Mais il fut interrompu par des paysans qui rentraient à travers la forêt. Ils avaient été alertés par les hurlements de la petite fille. Certains affirmaient qu'ils avaient eu le temps d'apercevoir une créature monstrueuse. D'autres assuraient avoir reconnu l'ermite.

Gilles Garnier, dit : "le loup garou" fut condamné en 1574 à être brûlé vif, sans même que sa mort soit adoucie par l'étranglement dont bénéficieraient souvent les condamnés au bûcher. On ne saura jamais s'il fut victime de sa mauvaise réputation … ou coupable de 4 meurtres d'enfants assortis de violences barbares. Des dizaines d'hommes ont été condamnés parce qu'ils avaient été reconnus comme loups-garous.

 

Glatigny en Moselle :

 

Une malédiction de trois siècles 1/2 ! Ce village où les juifs étaient interdits jusqu'à maintenant ! Le 19 Janvier dernier (2014) le Maire faisait poser une plaque en mémoire du "martyr juif de Boulay". Un geste qui mettait fin à une terrible erreur judiciaire, accompagné d'un anathème séculaire : la forêt du village était depuis plus de 300 ans déclarée maudite par les autorités juives qui avaient pris un arrêté moral interdisant à tout coreligionnaire de la traverser.

Mais le marchand de bestiaux Raphaël Lévy quitte son village une matinée de Septembre 1669 pour se rendre à Metz, et pour se procurer des victuailles nécessaires pour la fête de Rosh Ha-Shana (nouvel an juif) il traversa Glatigny le jour même de la disparition du petit Didier Le Moyne 3 ans. Raphaël Lévy a été désigné coupable d'avoir enlevé et tué le petit garçon.

Une cabale se déchaîne aussitôt et trouvera son aboutissement dans une condamnation au bûcher sans aucune preuve, tandis que Raphaël Lévy d'une dignité exemplaire clame jusqu'au bout son innocence et sa foi.

 

 

 

 

Le village des cannibales

 

A cette époque, le bourg ne compte qu'une dizaine de maisons. La foire aux bestiaux reste un moment privilégié qui rassemble tous les habitants de Hautefaye et des villages avoisinants.

La folie cannibale des braves gens de Hautefaye, petit bourg du Périgord vert (aux portes de la Charente) bascule dans la barbarie. Un jour de foire aux bestiaux à la fin du XIX è siècle, ce village sombre dans l'hystérie collective et se déchaîne contre un homme sans histoire. Un malentendu … La foule fond sur lui. Qu'importe son innocence !

 

 

Des insultes, les paysans passent aux coups de sabots, fourches et bâtons. L'homme est mené à un cerisier pour y être pendu. Les branches cassent … Horrifiés, certains habitants du village, dont le curé, tentent de s'interposer. Mais la foule mène Alain de Moneys dans une étable, corde au cou … Puis dans une forge afin de le ferrer comme une bête ! Un vieillard lui crève un œil avant qu'il ne soit finalement traîné à un bûcher pour y être brûlé vif. La foule danse autour du bûcher. Certains plantent des tranches de pain au bout de leur fourche et vont recueillir la graisse du supplicié. Ils crient : "On a grillé un fameux cochon, qui veut y goûter ?"

 

 

Strasbourg : en 1348, accusés d'avoir provoqué l'épidémie qui ravage l'Europe, des juifs sont partout massacrés. A Strasbourg, la communauté est anéantie : les juifs sont jetés au bûcher. Mais beaucoup d'autres horreurs sont relatées à Strasbourg et ailleurs.

 

  La passerelle des Juifs menait au cimetière où furent brûlas les juifs de la ville.

 

 

La Tour de Crest (au Sud de Valence) Huguenots ou républicains, les prisonniers du Donjon de Crest ont couvert les murs de graffitis, témoins de leurs souffrances et de leurs colères. De nombreux protestants peuplent les cachots, oubliettes sinistres et salles de torture. "Le moulin à bras" sert à extirper des abjurations et un mur de la tour est équipé de gros crochets auxquels sont pendus des martyrs.

 

 

Ils hantent cette tour, sévère donjon médiéval posé dans un décor idyllique. Sa masse imposante, visible à 360° à la ronde domine la Drôme qui tout l'hiver gronde à ses pieds. Les collines alentours verdoient sous le soleil, mais un mistral glacial soufflant fréquemment, donne une petite idée des dures conditions de vie dans la forteresse qui trouva une nouvelle fonction : prison. Ce fut un lieu de tortures, mais aussi de transit avant le bagne ou la mort.

 

 

Parce qu'on meurt à la tour aussi à cause des rats, de la gale, du froid. Des prisonniers tentent également de s'évader en confectionnant une corde avec des draps. Il s'avère que celle-ci se révéla trop courte. Un détenu célèbre "Philippe Rivoire" 70 ans enfermé depuis 12 ans chuta de 10 mètres de haut et mourut le crâne fracturé. En 1852, la tour de Crest, habituellement peuplée de quelques dizaines de prisonniers, abrite donc 457 détenus dont 6 femmes gardées dans des conditions inhumaines.

 

Autre lieu !

 

 

Le château d'If

 

Que c'est-il donc passé au château d'If au large de Marseille ?

 

Le Château d'If au large de Marseille, célèbre forteresse, est surtout connu comme prison. En dehors des cellules du rez-de-chaussée dans lesquelles la promiscuité associée à une hygiène déplorable laisse aux prisonniers une espérance de vie de 9 mois ! Il est possible moyennant finance, de louer une cellule au premier étage, plus spacieuse. Ces cellules ont généralement une fenêtre et une cheminée. Les prisonniers fortunés y étaient enfermés. L'île d'If à longtemps servi de mouillage aux pirates, aux contrebandiers, ou plus paisiblement aux pêcheurs. Se sont deux pêcheurs marseillais, quelque peu pirates et contrebandiers qui étrennèrent cette geôle. Mais les "tout" premiers pensionnaires du cachot, des condamnés à mort, fut dit-on : Alberto del Campo, l'un des criminels les plus diaboliques de l'histoire. Ce sorcier avait déjà été condamné à mort par deux fois en Italie, sa patrie, où la renommée populaire lui attribuait d'extraordinaires pouvoirs occultes. Alberto, dont le célèbre orfèvre florentin Benvenuto Cellini qui le rencontra dit qu'il fut l'un des sorciers les plus redoutables de la Renaissance, coupable de plusieurs centaines d'empoisonnements criminels.

 

Héritiers de grandes familles, seigneurs, prélats et rois recourent secrètement à ses services, et la petite histoire affirme que ce fut entre autres, del Campo qui composa pour Catherine de Médicis quelques poisons dont elle usa pour se débarrasser des gêneurs.

 

 

Ce personnage sulfureux fut condamné par l'église pour sa faculté de faire comparaître des esprits démoniaques, de provoquer des pluies de croix, de serpents ou de crapauds. La légende veut qu'il se soit échappé par magie des prisons où il séjournait, fers aux mains et aux pieds, collier de fer autour du cou, avant de venir s'établir en Provence, à Aix. Là, il pratiqua à nouveau les spécialités qui l'avaient rendu célèbre en Italie : confection de poisons, évocations des morts et nécromancie. Selon Benvenuto Cellini, célèbre orfèvre de la Renaissance, del Campo possédait le secret d'un poison indécelable qu'il faisait servir par sa maîtresse à la personne dont il avait prédit aux héritiers la fin prochaine. On a prétendu que Catherine de Médicis le rencontra secrètement au cours de l'un de ses voyages dans le Midi et eut recours à ses services à différentes reprises.

 

Longtemps prisonnier au château d'If, le mage y recevait de discrets visiteurs, avant d'être brulé vif le 23 Décembre 1588 à Aix, jour même de l'assassinat du duc de Guise et du cardinal de Lorraine, décès qu'il avait prédit au jour près à un envoyé secret de la reine.

 

Il paraît que l'esprit errant d'Alberto del Campo apparaîtrait aujourd'hui encore près de son cachot du château d'If, à ceux qui l'évoquent dans les règles de l'art, et leur transmettrait ses puissantes et maléfiques énergies. Les pentacles, les formules et les rituels magiques dont usait ce sorcier hors du commun, ont été fidèlement transmis de maître à élève durant quatre siècles et seraient selon les initiés qui en gardent jalousement le secret, d'une efficacité redoutable.

 

Il se dit qu'au château d'If, le cachot appelé "des condamnés à mort" situé à la hauteur de la troisième marche de l'escalier du donjon, reçoit encore aujourd'hui, hors de saison touristique, à certaines lunaisons propices, de bien étranges personnages.

 

Avant de servir de prison, le château d'If est surtout le premier édifice construit sous François 1er qui ordonna sa construction pour protéger l'accès au port de Marseille en 1516. Ce n'est qu'à partir de 1580 que cette forteresse fut convertie en prison, jusqu'en 1880. Elle servit de prison surtout aux opposants religieux ou politiques de tous bords. Le chevalier Anselme, Mirabeau, les insurgés et les communards y ont été enfermés. Rendu célèbre par Alexandre Dumas avec son roman "Le comte de Monte-Cristo" mélangeant mythes et réalité.

 

 

L'Île Sainte-Marguerite (au large de Cannes)

Cannes : l'Ile-prison du masque de fer : Sainte-Marguerite. Qui était le masque de fer ?

 

Le frère caché de Louis XIV ? Nicolas Fouquet ? Molière ? Pas moins d'une cinquantaine d'hypothèses ont été formulées sur l'identité du mystérieux personnage au visage dissimulé.

Quelques éléments de réponses, que s'est-il passé sur l'Ile Sainte-Marguerite ? On sait que le masque de fer fut prisonnier sur cette île. Mais qu'en est-il ?

 

 

Cellule de l'homme au masque de fer

 

L'île fut d'abord occupée par une population celto-ligure (mélange de différentes populations), dont les premières traces remontent au VI e siècle avant J.-C... Les Ligures sont chassés par les Romains, chassés à leur tour par une catastrophe naturelle provoquant un affaissement des îles de plusieurs mètres dans la mer. 

 

 

Le nom donné à l'île serait celui d'une sœur de Saint-Honorat, Marguerite. Au cinquième siècle elle dirige une communauté de religieuses. Son frère qui vit dans l'île voisine ne peut la voir car l'île est interdite aux femmes. Le saint lui annonce alors qu'il ne viendra la voir qu'une fois par an, à la floraison des amandiers. Marguerite adressa à Dieu de si ferventes prières qu'un amandier planté sur le rivage se met à fleurir tous les mois. Devant ce miracle, Saint-Honorat sent fondre sa rigueur ascétique. En réalité à cette époque, ni palmiers, ni amandiers n'auraient été implantés sur les îles de Lérins. Saint-Honorat n'aurait pas eu de sœur connue, sainte Marguerite aurait été une martyre sans lien avec saint Honorat.

 

Une légende dit qu'Honorat et sa sœur Marguerite ont combattu un dragon sur cette île qui, mortellement blessé, s'est envolé pour aller mourir dans les collines de l'arrière-pays sur le lieu du village aujourd'hui nommé Draguignan.

 

Une autre légende relate aussi l'arrivée d'Honorat sur les îles infestées de vermines et de serpents. Pour les rendre habitables, il déclenche un raz-de-marée, et reste lui-même au-dessus de la vague en se perchant en haut d'un palmier. Origine de la palme du blason de la ville de Cannes.

L'énigme du masque de fer est une des plus romanesques de l'histoire de France. Celle d'un prisonnier masqué, caché à laquelle il fut interdit de révéler son identité sous peine de mort. L'homme au masque de fer est sans doute le prisonnier le plus célèbre de l'île Sainte-Marguerite.

 

On raconte qu'il portait un masque de fer afin que nul ne puisse connaître son identité, celle-ci étant bien trop compromettante pour les affaires de l'Etat. En Novembre 1703, après de longues années de captivité, il fut transféré et exécuté à la Bastille pour d'obscures raisons et sans que son nom ne soit jamais dévoilé.

 

De là, toutes sortes de légendes concernant l'homme au masque de fer. L'hypothèse la plus fréquente dit qu'il pourrait être le frère jumeau de Louis XIV ? Mais aussi un fils indésirable de la reine Anne d'Autriche. Une autre version un peu plus folle dit que l'homme au masque de fer aurait eu une relation avec une habitante de passage à Cannes de laquelle serait né le célèbre Napoléon Bonaparte !

 

 

A Aigues-Mortes (photo ci-dessus) : La Tour des Damnés (ou Tour de Constance ci-dessous) est une prison à l'époque (1767). La plus sinistre de la province où sont enfermées que des femmes. Toutes protestantes. Toutes accusées d'avoir assisté à des assemblées secrètes - le culte réformé est interdit depuis 1685. Jusqu'à 35 prisonnières ont pu être entassées dans la salle haute.

 

 

 

Les conditions de détention sont déplorables. Elles n'ont pour s'alimenter que du pain et de l'eau du puits. A cause des courants d'air et de l'épaisseur des murs, il fait un froid permanent, même en été, ce qui oblige d'obstruer les ouvertures et à vivre dans la pénombre.

 

Beaucoup de prisonnières perdent la vue. Trois femmes ont accouché dans la prison. D'autres ont été incarcérées avec leurs enfants en bas âge, par la suite placés dans des institutions catholiques. Bravant l'autorité royale Beauvau entend libérer ces malheureuses. Lorsqu'il pénètre dans la salle des prisonnières, il y a en face de lui, une poignée de femmes plus très jeunes, parfois à moitié folles ! Il est dit que de cette sinistre tour, on ne sort que pour le cimetière. Sauf celles qui désespérées, ont décidé d'adjurer leur fois.

 

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